Rocamadour et la Vierge Noire
(Département du Lot 46)
Rocamadour est l’un des sites les plus visités en France. Le touriste découvre un paysage hors du commun, avec ses chapelles et sanctuaires accrochés à la falaise. Du haut le panorama est magnifique. En bas, de petites boutiques en tous genre occupent l’essentiel de la rue principale de la Cité Médiévale.
Et le géobiologue, et le pèlerin, que peuvent-ils trouver là ?
Rocamadour est une étape marquante du chemin de Compostelle. Nous pressentons, voire nous ressentons une énergie et une ambiance particulières. Mieux vaut pour cela parcourir l’endroit hors de la saison d’été, pour avoir le maximum de tranquillité et d’espace pour y accueillir le meilleur de ce qui nous est offert là, et y donner aussi de nous même. Un lieu sacré, un lieu d’énergie est en effet d’autant plus vivant que nous le nourrissons aussi nous même, de notre gratitude et de notre émerveillement : donner et recevoir.
Un livre entier peut être écrit sur ce site et tout ce qui le compose.
Développons ici dans cette rubrique un seul thème : la Vierge Noire.
Pour accéder à la petite chapelle où elle trône, nous devons gravir un grand nombre de marche si nous venons du bas, ou bien, depuis le haut, descendre un long sentier en zig-zag sur lequel l’Église a installé un chemin de croix. Quand nous entrons dans cette chapelle, assez peu éclairée, nous pouvons être étonnés du nombre impressionnant d’ex-votos, dont beaucoup sont liés aux marins et à la mer.

Un panneau nous dit que la cloche sonnait chaque fois qu’un marin était en difficulté.
La Vierge Noire est donc là, au-dessus de l’autel. Au pendule et aux baguettes le courant tellurique résonne fort. Jacques Bonvin, dans son livre Vierges Noires, nous dit que la vierge noire indique un croisement important d’artères telluriques. Et P. Burensteinas parle de deux lignes du monde qui se croisent à Rocamadour. C’est la vouivre de Vincenot, ou le Nwywre des druides, qui est bien là : ce courant tellurique qui parcourt la planète pour l’arroser d’énergie, le ‘’sang de la terre’’ qui, comme le réseau sanguin dans notre corps, distribue l’énergie vitale depuis les plus grosses artères jusqu’aux plus petits vaisseaux.
Les statues de vierges noires sont présentes dans nombre d’églises. Un rituel consistait jadis à descendre la statue dans la crypte pendant la saison d’hiver et de la remonter dans l’église du printemps à l’automne. Cela manifestait la période de repos des énergies, symbolisait un temps d’introspection quand les jours sont courts et la lumière faible, et un autre temps, d’expression, d’épanouissement, d’extériorisation avec l’énergie du soleil. Nous pouvons parler de phases ‘’lunaire-solaire’’ ou ‘’féminine-masculine’’.
Pour terminer voici ce qu’en dit Jacques Bonvin dans Vierges Noires, aux éditions Dervy :
« On trouve une importante tradition celtique avec la permanence d’un culte à la Déesse-Mère, à Rocamadour « le val ténébreux ». C’est Cybèle puis Vénus qui y furent honorés avant la venue de la Vierge Noire. Sous l’influence de St-Sernin, les cultes à la Déesse-Mère se transformèrent en culte à la Vierge Marie, qui se concrétisèrent au XIIe siècle dans les pèlerinages à la Vierge Noire. Sous l’influence de l’abbaye de Cluny, Rocamadour devint vite un centre important de pèlerinage, étape indispensable sur le Chemin de Compostelle. La tradition prétend que la statue de la Vierge Noire a bien sûr été taillée par saint Amadour lui-même.»